Consultation publique du BAPE sur le projet éolien des Neiges – Secteur Charlevoix : entre espoirs et préoccupations environnementales

Translate video
To translate this video to French or another language:
  1. Start playing the video
  2. Click CC at bottom right
  3. Click the gear icon to its right
  4. Click Subtitles/CC
  5. Click Auto-translate
  6. Select language you want

Consultation publique du BAPE sur le projet éolien des Neiges – Secteur Charlevoix : entre espoirs et préoccupations environnementales

Une soirée de consultation citoyenne s’est tenue à la salle Casino de Charlevoix, au Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul, dans le cadre du projet éolien des Neiges – Secteur Charlevoix.

Mathieu Larivière – Initiative de journalisme local

Organisée par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement du Québec (BAPE), cette rencontre a permis aux citoyens et aux organismes locaux d’exprimer leurs préoccupations et de poser des questions sur ce projet énergétique, porté par un consortium formé de Boralex, Hydro-Québec et Énergir.

Un projet de grande envergure pour la région

Le projet des Neiges - Secteur Charlevoix vise l’installation de 57 à 67 éoliennes de 200 mètres de hauteur sur des terres appartenant au Séminaire de Québec, situées dans la Seigneurie de Beaupré. Avec une capacité de production de 400 MW, ce parc éolien pourrait alimenter jusqu’à 100 000 foyers québécois. Ce projet nécessite un investissement d’un milliard de dollars, qui seront versés à parts égales par les 3 initiateurs. Sa construction devrait débuter en 2025 et sa mise en service est prévue pour 2027. La durée de vie du parc éolien est quant à elle estimée à 30 ans, après quoi les infrastructures devront être remplacées ou démantelées.

Hydro-Québec, pour la première fois de son histoire, sera non seulement acheteuse, mais aussi productrice d’énergie éolienne. Le projet générera des redevances, pour les communautés locales, à hauteur de 80 millions de dollars sur 30 ans, réparties entre la MRC de Charlevoix, les municipalités concernées et les quatre Premières Nations dont les territoires ancestraux se chevauchent : la nation huronne-wendat de Wendake, ainsi que les communautés innues de Mashteuiatsh, Essipit et Pessamit.

Une consultation marquée par des inquiétudes environnementales

L’un des thèmes principaux des préoccupations citoyennes soulevées lors de cette soirée a été l'impact environnemental du projet, en particulier sur la faune et la flore locales. Les participants ont exprimé des doutes concernant la protection de certaines espèces menacées, comme le caribou forestier, la grive de Bicknell et quelques espèces de chauves-souris. Une citoyenne a notamment émis des commentaires sur la perturbation du milieu naturel, qui est déjà fortement perturbé par les activités qui ont cours dans la Seigneurie de Beaupré. Elle a indiqué que l’arrivée d’un parc éolien ne représentait rien de positif pour la survie des écosystèmes qui accueilleront ces infrastructures.

Les promoteurs du projet ont assuré que des mesures seraient prises pour minimiser les impacts sur la faune, notamment par le biais d’études approfondies qui ont été menées sur chaque espèce qui pourrait être potentiellement affectée par l’érection et le fonctionnement des éoliennes.

Les enjeux énergétiques et financiers du projet

Les questions relatives à la pertinence du projet sur le territoire de Charlevoix ont également occupé une place importante dans les échanges. Plusieurs citoyens ont pointé le paradoxe entre le développement de ce parc éolien et la promotion, par Hydro-Québec, d’un discours visant la consommation responsable d’électricité et la sobriété énergétique. En réponse, les représentants d'Hydro-Québec ont rappelé que la décarbonation de l'économie québécoise nécessitait non seulement une réduction de la consommation énergétique, mais aussi un recours accru aux énergies renouvelables, comme l’éolien et le solaire, pour remplacer les sources d'énergie fossiles.

L’aspect financier du projet n’a pas manqué de susciter des interrogations. Certains citoyens ont critiqué le manque de transparence concernant les accords financiers, notamment ceux liés à la location des terres du Séminaire de Québec, qui, selon eux, devrait être davantage détaillés, d’autant que cette institution ne paie pas d’impôts dans la province. De plus, l'absence d’informations sur les revenus des promoteurs au terme du projet a alimenté le sentiment que les communautés locales ne recevraient pas leur juste part du gâteau.

Des avis partagés sur le projet

À la sortie de la consultation, les témoignages recueillis par l’équipe de TVCO reflétaient une certaine division parmi les citoyens. Certains soutiennent le projet, estimant qu’il représente une occasion bénéfique pour la région, malgré des impacts environnementaux inévitables. « Je pense que ça va être un bon projet à court terme et à long terme. C’est sûr qu’il va y avoir des effets négatifs un petit peu, mais moi je vois ça plus positif », a exprimé un participant.

D’autres, en revanche, ont fait part de leurs réticences. Une jeune femme a souligné les risques que ce type de projet fait peser sur les écosystèmes locaux. « En fait, la chose qui ressort pour moi, c’est : Est-ce que ça fait encore du sens aujourd’hui de lutter contre la crise climatique en continuant de nuire à notre biodiversité ? », s’est-elle interrogée, en écho aux préoccupations soulevées tout au long de la soirée.

La suite du processus

À la fin de la consultation, les participants ont été informés qu’ils avaient jusqu’au 15 novembre 2024 pour faire part de leurs préoccupations auprès du ministère de l’Environnement et pour demander la tenue d’une évaluation publique indépendante du projet par le BAPE. Toutefois, c’est le conseil des ministres qui tranchera à savoir si une telle évaluation sera menée. Une réponse du ministre concernant un éventuel examen public est attendue au cours du printemps 2025.

Comments

We encourage comments which further the dialogue about the stories we post. Comments will be moderated and posted if they follow these guidelines:

  • be respectful
  • substantiate your opinion
  • do not violate Canadian laws including but not limited to libel and slander, copyright
  • do not post hateful and abusive commentary or any comment which demeans or disrespects others.

The Community Media Portal reserves the right to reject any comments which do not adhere to these minimum standards.

Add new comment

Image CAPTCHA
Enter the characters shown in the image.
Video Upload Date: November 6, 2024

La Télévision de Charlevoix-Ouest (TVCO) existe depuis 1976. Elle est une entreprise de télévision communautaire locale qui diffuse du contenu de nature sociale, culturelle et économique. Elle est gérée et soutenue par le milieu et compte maintenant cinq employés à temps plein.

Quebec
-
Charlevoix-Ouest

Recent Media