Le président de l'UPA de la Montérégie défend la gestion de l’offre et la diversité agricole

Avec ses routes bordées de silos et de fermes laitières, la Montérégie affiche fièrement son statut de « grenier du Québec ». C’est ici, au cœur de cette région agricole, que Jérémie Letellier, président de la Fédération de l’UPA de la Montérégie, mène un combat stratégique : défendre la gestion de l’offre, pilier de l’agriculture québécoise.

Andréane Viau - Initiative de journalisme local

La Montérégie regroupe tous les types de production, des fraises aux œufs, du lait au maïs. Ce n’est donc pas un hasard si 40% des revenus agricoles québécois proviennent de ces secteurs sous gestion de l’offre.

Ce système de régulation garantit un équilibre fragile, mais fondamental : produire juste ce qu’il faut, ni plus, ni moins. « On évite les surplus qui font s’effondrer les prix, comme on l’a vu ailleurs. Nos producteurs peuvent vivre dignement, et les consommateurs savent qu’ils achètent des produits locaux, de qualité. », précise monsieur Letellier. 

Mais ce modèle est sous pression. Des voix s’élèvent, ici et ailleurs, pour réclamer une ouverture accrue aux marchés mondiaux. « Certains politiciens, comme Maxime Bernier, souhaitent abolir la gestion de l’offre, mais ils ignorent les conséquences sur l’occupation du territoire, la souveraineté alimentaire et la survie des fermes familiales. », dénonce le président de la Fédération de l'UPA de la Montérégie. 

Les négociations commerciales, notamment avec les États-Unis, ravivent les inquiétudes. Monsieur Letellier évoque les menaces tarifaires et les pressions politiques, tout en réaffirmant l’engagement de l’UPA : « Nous serons là, à chaque table, pour défendre ce modèle qui protège notre monde agricole. »

Sur fond de débats économiques et géopolitiques, on ne peut ignorer les autres facteurs qui font partie de l'équation : les champs, les familles, les saisons. « La gestion de l’offre, ce n’est pas un luxe. C’est notre filet de sécurité. Et on va se battre pour le garder. », conclut monsieur Letellier.