Charlevoix : des collations pour les jeunes, une formation pour les adultes

Les Services de main-d’œuvre L’Appui ont récemment lancé le projet Action-Collations, une initiative qui allie insertion professionnelle et sécurité alimentaire dans Charlevoix-Ouest. Avec ce projet, les élèves de plusieurs écoles primaires de la région reçoivent une collation gratuite par jour.

Mahtieu Larivière – Initiative de journalisme local

Destiné aux adultes de 18 ans et plus qui sont sans emploi, le projet offre une formation en cuisine afin de produire des collations qui sont livrées aux écoles primaires de la région. « Notre but, c’est l’employabilité [...] C'est d’intégrer [les participants] au niveau du marché du travail, mais qu'ils soient heureux aussi au niveau du marché du travail », explique la responsable du projet, Nathalie Tremblay.

Les participants reçoivent une formation pratique et théorique, qui débouche sur l’obtention d’un diplôme semi-spécialisé reconnu par le ministère de l’Éducation du Québec. Une enseignante accompagne ainsi le groupe tout au long du projet. « Moi, je vais les superviser au niveau théorique [...] on a des évaluations à faire à toutes les 125 heures qu’ils ont faites de stage. On a des critères de sélection, d'évaluation, qu'on va regarder », explique Chantal Harrisson, enseignante du Centre de formation AVISE de Charlevoix. Les participants bénéficient également d’une rémunération, qui leur est versée grâce à une subvention de Services Québec.

Pour plusieurs, cette initiative représente une occasion de reprendre pied. « Je cherche juste à trouver quelque chose de plus stable et à long terme, par l’entremise du projet ici », confie un participant. Deux autres participants reconnaissent que cette expérience leur a permis de créer de nouveaux liens humains. « Après deux mois, on s’est dégêné. On se fait des blagues entre nous autres. [...] L’important, c’est d’avoir une bonne relation », affirment-ils.

Sécurité alimentaire

Le second volet du projet cible les écoles primaires de Charlevoix-Ouest. Des collations sont offertes à des élèves de milieux variés, notamment à Saint-Urbain, Les Éboulements, Petite-Rivière-Saint-François et Saint-Hilarion. « Ils aiment ça, ils sont surpris, ils nous le demandent à chaque jour », témoigne Annick Cauchon, enseignante à l’école primaire Dominique-Savio de Saint-Urbain. Plusieurs recettes, comme le pouding de chia ou les boules d’énergie, permettent aux enfants de découvrir de nouveaux aliments. Le projet contribue également à lutter contre l’insécurité alimentaire, alors que certains jeunes se présentent parfois à l’école sans collations nutritives. « Je vous dirais qu'on est dans des parallèles. On a des gens qui sont très, très, très en difficulté au niveau alimentaire [...] Puis en même temps, on a le pôle inverse, où on a des gens qui sont capables et en mesure de payer des collations, presque payer le double », mentionne Nathalie Tremblay.

Au-delà de la cuisine, l’impact humain est au cœur de la démarche. « Ce que je vois, c’est l’estime de soi. C’est "Je fais quelque chose de bien pour les jeunes et je me prends en main pour mon avenir" », souligne madame Harrisson, quant aux discours qu’elle entend des participants.

Le projet est rendu possible grâce au soutien financier de partenaires clés, dont les caisses Desjardins, qui payent la totalité de la nourriture qui est livrée dans les écoles. Nathalie Tremblay rappelle également le soutien d’un autre acteur d’importance. « Je lève vraiment mon chapeau parce que sans Services Québec, ce projet-là, il n'existe pas. Parce qu'on ne pourrait pas payer chacun des jeunes, c'est impossible », conclut-elle.