Livraison gratuite de courses

L’Acabie, un service de taxi à but non-lucratif de Chéticamp, s’est vu réinventé ces dernières deux semaines pour s’adapter à la nouvelle réalité de la pandémie. Existant depuis 2012 comme moyen de transport, il offre maintenant la livraison gratuite de courses et de médicaments pour ceux qui sont en confinement.

Dès l’appel initial pour placer la commande jusqu’à la livraison, le service requiert un niveau important de coordination. Ceux désirant recevoir leurs achats à la maison sont mis en contact avec un bénévole, qui prend leur liste de courses et se rend à l’épicerie pour faire l’achat. Quand il s’apprête à compléter la liste, il avertit le conducteur de l’intérieur de l’épicerie pour qu’il se prépare à recevoir les sacs et les emmène jusqu’à la résidence du client.

Gilles Chiasson, le conducteur de la camionnette, dit qu’il se sent comblé au travail. « C’est bien de voir les gens de Chéticamp qui sont toujours contents de nous voir parce qu’on les aide à faire leurs besoins, » dit-il. « Moi, j’aime mon métier. J’aime être sur la route. »

André Bourgeois, l’un des bénévoles qui fait les courses, dit que c’est important de s’entraider dans ces temps difficiles. « Il y a beaucoup d’aînés dans cette communauté qui seraient très vulnérables à la COVID-19. Moi, je suis relativement jeune et en santé. Je n‘ai pas de problèmes de santé préexistants, et plusieurs personnes plus âgées dans notre communauté en ont. » dit-il. « J’ai le temps. Je suis capable. Si je ne le fais pas, qui va le faire? Si j'étais dans une situation similaire, si j'étais une personne âgée, enfermée, incapable de faire mes courses, j'espère bien que quelqu'un m'aiderait dans un moment comme celui-ci. »

Pour l'instant, l’organisation cherche encore du financement gouvernemental. Mais après avoir fait appel à la communauté, elle a reçu $1,800 en dons. Elle voit les demandes de service se multiplier aussi.

Marielle Bourgeois, gérante de l’Acabie et infirmière à temps plein, dit qu’elle ravie de pouvoir aider les plus vulnérables. Elle explique que son expérience dans le domaine de la santé l’inspire dans l’organisation du projet. « En étant infirmière, je vois beaucoup les besoins que les personnes ont. Je suis en contact avec les infermières du palliatif, les social workers de l’hôpital et en dehors, même les garde-malades du diabète, les médecins. Je sais ce qui se passe là et je sais ce qui se passe ici. Ça fait que des fois on met les deux ensemble. »